L’adoption des toilettes japonaises : une question de culture ?

Vantés pour leur hygiène et leur modernité, notamment au Japon, les WC lavants (ou « Washlet ») peinent pourtant à conquérir certaines parties du monde. Si l’on comprend assez bien que des freins économiques ou des problèmes liés à l’acheminement de l’eau empêchent leur développement, on peut aussi se demander pourquoi ces toilettes lavantes ne séduisent pas plus d’utilisateurs dans les pays développés.

L’une des explications est peut-être simplement le manque d’informations, puisque tout le monde ne sait pas forcément ce qu’est un WC japonais lavant. Mais n’y aurait-il pas aussi des raisons culturelles qui expliqueraient que certains pays ou certaines communautés soient plus enclin·e·s à adopter ces toilettes ? 

Les aspects culturels liés aux WC japonais lavant-1

L’hygiène : un pan incontournable de la culture japonaise

Malgré leur nom, les toilettes japonaises ne sont pas nées en Extrême-Orient, mais en Suisse. Pourtant, l’Europe n’est pas le marché le plus intéressant pour ces toilettes lavantes. En revanche, au Japon, plus de 3/4 des foyers sont équipés de ce système. Comment l’expliquer ? Tout d’abord, il faut savoir que la culture japonaise est centrée sur plusieurs principes très importants : la rigueur, la politesse, le respect et la propreté. Tous ces éléments sont en fait interdépendants et régissent les relations sociales entre les individus.  

Les modèles de WC lavants y ont donc entièrement leur place dans les salles de bains et les toilettes publiques. En effet, grâce à l’utilisation d’un jet d’eau et d’une fonction de séchage, ils garantissent une bien meilleure hygiène intime que lorsque l’on s’essuie avec du papier toilette.

Par ailleurs, il est intéressant de noter que le Japon est un pays particulièrement avancé en termes de produits high-tech. Les traditions et la modernité se mêlent effectivement à merveille dans ce pays, donnant là aussi un avantage considérable aux WC avec cuvette ou abattant lavant. Bien loin de la classique douchette ou du bidet, la version moderne des toilettes lavantes est bourrée de technologies : siège chauffant, fonctionnalités gérées depuis une application mobile, LED dans la cuvette, automatisation des programmes de nettoyage, réglage de la température et de la pression de l’eau, chasse d’eau automatique, lunette antichute, etc.

La pureté et la propreté : des valeurs au cœur de la religion musulmane

Utiliser une douchette après être allé aux toilettes est une pratique très commune chez les pratiquants musulmans. En effet, de nombreux passages du Coran expliquent aux fidèles qu’ils doivent toujours être propres et se purifier avant chaque prière. Dans cette optique, l’eau est utilisée pour garantir une hygiène impeccable, y compris après avoir fait ses besoins. 

Les fabricants de WC japonais mettent en avant l’avantage de leur système hygiénique pour répondre aux exigences de la foi musulmane : 

  • nettoyage à l’eau de la zone intime après chaque passage aux toilettes ;
  • aucun contact entre les mains et les parties intimes de l’utilisateur des WC japonais, puisque le nettoyage et le séchage s’effectuent via des buses qui sont commandées via une télécommande ou des boutons sur le bord de l’abattant ;
  • ces WC lavants sont bien plus pratiques que la bouteille d’eau, souvent utilisée par les musulmans pour se nettoyer lorsqu’ils sont aux toilettes et n’ont pas un accès direct à la salle de bains.

Toutefois, les toilettes japonaises ne sont pas encore démocratisées dans tous les pays à majorité musulmane. Cela est peut-être dû à une question d’habitude ou au coût d’achat et d’installation d’un modèle de WC lavant. Toujours est-il que ces toilettes pourraient peu à peu s’imposer auprès des personnes de confession musulmane, qui représentent un marché intéressant pour les marques.

Les aspects culturels liés aux WC japonais lavant-2

De l’invention du bidet à l’avènement du papier WC : la culture de la toilette en France

Le bidet en céramique, ancêtre de la douchette et des WC lavant, a vu le jour en France il y a des siècles. Il a ainsi longtemps été utilisé pour se nettoyer les parties intimes et faisait partie du mobilier « tendance » chez les aristocrates. Mais alors, pourquoi a-t-il peu à peu disparu et pourquoi les Français peinent-ils tant à adopter leur version moderne dans leur maison ?

Il semblerait que l’arrivée du papier toilette et la modernisation des logements au cours du 20e siècle y soient pour quelque chose. Pour ne plus encombrer des salles de bain de plus en plus petites, les Français ont préféré désinstaller leur bidet et le remplacer par une douche ou une baignoire, voire une machine à laver. Mais alors, la tendance aurait dû être assez similaire dans les pays voisins, alors qu’en réalité, les pays méditerranéens considèrent toujours le bidet comme un accessoire classique et indispensable de la salle de bain. L’aspect culturel est donc indéniable.

Ayant pris cette habitude d’utiliser du papier toilette, qui se veut pratique et rapide, les Français ne se tournent donc pas spontanément vers les WC japonais. Pourtant, il semblerait qu’il y ait de plus en plus de potentiels utilisateurs de ce produit lavant et séchant. Une étude menée par une grande marque de produits sanitaires montre que 70 % des personnes interrogées seraient disposées à utiliser ce système de WC lavant. La levée des tabous et la communication des marques pourraient donc changer la donne d’ici quelques années !

Les WC lavants dans le secteur du luxe : frein ou opportunité de développement ?

Dans certaines cultures, en France par exemple, les WC japonais sont associés à des fonctionnalités high-tech, à un design très moderne et à un prix particulièrement élevé. D’ailleurs, les marques ne se privent pas pour communiquer sur la présence croissante de leurs Washlet dans les salles de bains d’établissements luxueux, comme Toto à l’hôtel Fauchon ou Geberit au Diamond Hotel.

Si cela laisse présager un développement du marché des WC lavant en France et en Europe, on peut en réalité voir une tendance à double tranchant. Le luxe est générateur de paradoxes, influençant tantôt les masses à adopter un certain style de vie, tantôt à rejeter des codes qui leur semblent trop loin de leur réalité. 

De plus, le danger pour les marques vendant des toilettes japonaises est de se créer une image trop élitiste et de conforter de potentiels utilisateurs dans l’idée que le prix de ces produits est trop élevé pour eux. Pourtant, la réalité est tout autre : un kit douchette, un abattant nettoyant ou l’installation de buses dans une cuvette peut être accessible pour quelques centaines d’euros. Bien sûr, pour un modèle complet avec céramique, abattant, lunette et des fonctionnalités plus abouties, l’utilisateur devra débourser un prix plus important.

La question culturelle autour des toilettes japonaises n’est donc pas uniquement liée à la nationalité, à la communauté ou aux croyances religieuses. Le problème réside parfois dans une évolution à plusieurs vitesses entre les différentes classes sociales, comme ce fut le cas à l’époque de l’invention du bidet. Pourtant, chacun peut avoir accès à une solution hygiénique pour prendre soin de sa zone intime : charge aux entreprises du secteur d’informer, de faire la chasse aux préjugés et de s’adapter à ses différentes cibles pour démocratiser les toilettes japonaises avec jet d’eau, fonction de séchage et autres fonctionnalités d’hygiène et de confort.

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